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Les vaccins ou comment apprendre à notre corps à se défendre lorsqu’il va faire une mauvaise rencontre : un virus, une bactérie, un champignon, un protozoaire, ….

Le principe est simple : soumettre à notre corps une substance qui ressemble à ce microbe ou à une de ses parties et qui induit une réaction de notre système immunitaire sans que notre corps ait à souffrir du microbe. La réaction immunitaire prend du temps et dans le cas d’une véritable infection peut ne pas réagir à temps et/ou de façon correcte. Si notre système immunitaire reconnait le microbe parce qu’il l’a déjà croisé dans les cas d’une vaccination, il réagira tout de suite sans que l’infection puisse prendre pied : un homme ou une femme avertie en vaut deux…. Vaccin, un cours de self-défense.

Un des premiers problèmes dans la conception du vaccin, est de choisir cette substance étrangère qui sera reconnue comme telle par notre système immunitaire, ensuite il faudra l’identifier précisément, la concevoir et avec elle choisir le moyen de la faire parvenir à nos cellules pour les stimuler.  

Quelles parties d’un virus sont plus exposées lors d’une infection afin d’assurer leurs reconnaissances ?  Par exemple, la protéine spike du SARS-COV-2 et qui lui donne son nom de coronavirus (parce que les spikes ou pointes sont disposées en couronne).

Dans le cas d’un virus qui a un génome de quelques dizaines voire centaines de gènes, il sera plus facile d’identifier les protéines ou les gènes de ces protéines, qui seront sélectionnées pour stimuler le système immunitaire, en espérant qu’elles ne mutent pas trop, ni trop vite….

Ensuite, il faudra choisir le moyen de présenter cette substance au système immunitaire, sous forme de protéine (par des virus entiers atténués ou tués, des sous-unités de virus) ou sous forme de gène (ARN messager). Le vaccin par ARN messager amène, à la cellule de l’hôte à vacciner, les instructions pour réaliser la protéine et la présenter au système immunitaire. Cette méthode est donc plus souple car elle permet d’adapter plus facilement les instructions à présenter à la cellule. La recherche sur cette approche a débuté il y a 30 ans, mais les moyens technologiques actuels permettent leur réalisation, même s’il est nécessaire d’optimiser la conservation de ce nouveau type de vaccin (l’ARN messager étant une molécule peu stable).

Un résumé des différents types de vaccins utilisés et en développement est présenté dans “A guide to vaccinology: from basic principles to new developments” par Andrew J. Pollard and Else M. Bijker, publié le 22 décembre 2020 dans Nature Reviews Immunology :

Les différents types de vaccins avec leur représentation schématique; les pathogènes pour lesquels ces vaccins sont autorisés et la date de leur première utilisation. BCG : Mycobacterium bovis bacillus Calmette–Guérin.*

* Source https://www.nature.com/articles/s41577-020-00479-7 A guide to vaccinology: from basic principles to new developments” par Andrew J. Pollard 1,2  and Else M. Bijker1,2,   publié le 22 décembre 2020 dans Nature Reviews Immunology 1. Oxford Vaccine Group, Department of Paediatrics, University of Oxford, Oxford, UK, 2. NIHR Oxford Biomedical Research Centre, Oxford University Hospitals Trust, Oxford, UK.