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Tout ce qui donne un avantage au virus va lui permettre de mieux survivre et donc de se multiplier, c’est le virus muté le plus adapté qui va continuer à se reproduire et se transmettre. Il n’y a là ni volonté, ni machiavélisme mais du hasard et de la sélection naturelle. Au vu du nombre de personnes atteintes, multiplié par la charge virale, il est clair que des mutations apparaissent, certaines conservées d’autres non maintenues.

Est-ce qu’il est inquiétant que des mutations semblables apparaissent en des lieux différents : Brésil, Afrique du Sud, Angleterre, Inde ? D’un côté si ces mutations apparaissent plus facilement, c’est que le virus n’a peut-être pas une large possibilité de muter et donc qu’on sait mieux à quoi s’attendre, d’autre part si les mêmes mutations apparaissent, c’est qu’elles donnent au virus un réel avantage par rapport à la souche primaire.

Les mutations peuvent, par exemple, favoriser l’adhérence du virus aux cellules de l’hôte ou empêcher/limiter la reconnaissance du virus par les anticorps. Dans le cas du coronavirus SARS-COV-2, le récepteur ACE2 auquel s’attache particulièrement bien le virus, est un des acteurs essentiels qui « ouvre la porte de la cellule » au virus. Certaines mutations favorisent plus encore cette liaison et le virus a donc plus le temps de pénétrer dans la cellule, d’y pirater la machinerie de la cellule hôte pour s’y reproduire en de nombreux exemplaires et aller ensuite contaminer les cellules voisines. Il peut ainsi se disséminer et se transmettre plus largement et plus rapidement.

La meilleure défense possible est la vaccination qui permet à l’hôte de réagir très tôt en cas d’infection. Elle permet d’éviter une atteinte des tissus et organes, qui sont nombreux à être touchés par le SARS-COV-2.  Les vaccins à ARN messager développés par BioNTech/Pfizer et Moderna offrent par leur conception, des facilités pour concevoir des adaptations visant à s’adapter aux mutations. Les molécules d’ARN messager peuvent être modifiées pour refléter les modifications introduites par ces mutations.

La vaccination et le suivi des mutations du virus sont donc deux armes essentielles qui sont à notre disposition en plus de tous les gestes barrières qui, s’ils sont bien appliqués, nous mettent hors d’atteinte du virus.

Jusqu’à présent, juin 2021, quatre vaccins ont été approuvés en Europe par l’EMA (Agence Européenne du Médicament) :

CompagniePays d’originePlateformeNombre de doses
BioNtech/Pfizer Allemagne/USAARN messager2 doses (> 12 ans)
Moderna            USA                      ARN messager2 doses (> 18 ans)
Astra Zeneca      Royaume-Uni    Adenovirus     2 doses (>55 ans)
Johnson & JohnsonUSA                  Adenovirus1 dose   (>55 ans)

En France, les adolescents de 12 à 18 ans peuvent se faire vacciner avec le vaccin de BioNtech/Pfizer.  L’autorisation pour la vaccination des enfants n’a pas encore été donnée. Aux USA, BioNtech/Pfizer et Moderna testent leurs vaccins chez les enfants (de 5 à 11 ans), les résultats sont attendus pour septembre 2021 et les autorisations auprès de la FDA seraient demandées dans la foulée ; suivrait ensuite l’évaluation chez les plus petits de 2 à 5 ans. Et pour protéger les nourrissons de ce virus, il apparait aujourd’hui que l’allaitement maternel est la solution. Les mères vaccinées transmettent effectivement leurs anticorps tout au long de l’allaitement comme présenté dans l’article de Nature : https://www.nature.com/articles/d41586-021-01680-x?utm_source=Nature+Briefing&utm_campaign=543a349bf0-briefing-dy-20210623&utm_medium=email&utm_term=0_c9dfd39373-543a349bf0-44622709

Pour le suivi des candidats vaccins en cours de développement, on peut consulter le site très détaillé de l’OMS  : https://www.who.int/publications/m/item/draft-landscape-of-covid-19-candidate-vaccines Le tableau proposé via Excel, suit l’avancement des recherches de la phase préclinique jusqu’à la Phase 4 (avec des liens vers les rapports d’efficacité, d’immunogénicité et de sécurité), indique la plateforme choisie (protéine, ARN, ADN, vecteur viral répliquant ou non, etc), le nombre de doses et leur calendrier, les voies d’administration (orale ou injectable (en sous-cutanée, intra-dermique, intra-musculaire, intra-nasale), le nom des compagnies et l’avancement des phases de test. Ces tableaux exhaustifs des études cliniques et précliniques sont mis à jour deux fois par semaine (le mardi et le vendredi (17h00 CET)).

Et pour le suivi quotidien du nombre de vaccinés dans le monde « Vaccine Tracker du Financial times ».