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Comment expliquer la contamination aussi importante par le SARS-COV-2 en se basant uniquement sur des gouttelettes et des surfaces contagieuses? Il nous faut prendre en compte les aérosols, comme l’a repris l’OMS sur son site en avril 2021 : https://www.who.int/fr/news-room/q-a-detail/coronavirus-disease-covid-19-how-is-it-transmitted .

Comme l’explique aussi Catherine Dupuis, dans Encyclopædia Universalis (« MALADIES INFECTIEUSES », https://www.universalis.fr/encyclopedie/maladies-infectieuses/ ), « dans une population citadine, un virus hautement infectieux, comme celui de la grippe, partant d’une personne peut en contaminer plusieurs millions en l’espace de quelques semaines. De nombreuses maladies sont ainsi transmises par aérosols : la diphtérie, …, la rougeole, la coqueluche…» . Nous connaissons tous, maintenant, le virus SARS-COV-2 qui donne le COVID-19, et comme pour ces autres maladies transmises par aérosols, la diphtérie, la rougeole ou la coqueluche, nous disposons heureusement de vaccins.

L’article “Airborne transmission of respiratory viruses” (Wang et al., Science 373, 981 (2021) détaille bien la transmission aéroportée des virus respiratoires, depuis la projection d’aérosols par un émetteur, leur transport et l’arrivée de ces particules chez un récepteur. Pour mieux comprendre l’impact des aérosols, il faut revenir à leur définition : les aérosols sont des particules solides ou liquides, mais si petites qu’elles restent suspendues dans l’air, leur vitesse de chute est négligeable à la différence des gouttelettes :

Aérosol : – peut être projeté sur une distance de quelques dizaines de cm à plus d’1 m
– peut circuler dans l’air pendant des heures
– assez petit pour être inhalé (< 5 µm ou entre 5 et 100 µm)*
Gouttelette : – ne dépasse pas une distance d’1 m
– tombe sur le sol en moins de 5 secondes
– ne peut pas être inhalé (> 100 µm)
* 100 µm est la taille maximale d’une particule qui peut rester suspendue dans l’air pendant plus de 5 secondes et d’une hauteur de 1,5 m peut atteindre une distance de 1 à 2 m de l’émetteur (en fonction du flux d’air en présence)
Comparaison aérosols et gouttelettes

Ces aérosols sont produits par une série d’actions habituelles : respiration, conversation, toux, éternuements. Le transport des charges virales par ces aérosols sera alors fonction d’un ensemble de paramètres: les caractéristiques physico-chimiques des aérosols eux-mêmes, mais aussi, de l’environnement, la température, l’humidité relative, les UV, la ventilation, …

S’ils se retrouvent dans l’air, et donc aéroportés, les aérosols contaminés vont alors infecter les personnes qui viendraient à les inhaler. Plus la charge virale sera importante, plus l’attaque sera sévère. Et, dans le cas des aérosols, ceux-ci peuvent pénétrer très profondément, jusqu’aux alvéoles pulmonaires qui sont si riches en cellules présentant le récepteur ACE2, la porte d’entrée par excellence du SARS-COV-2 pour pénétrer dans ces cellules et s’y reproduire….

ON OUVRE PORTES ET FENETRES POUR EVACUER et DILUER LA CHARGE VIRALE.

Pour une très belle démonstration du problème mais aussi pour mieux comprendre l’importance de l’aération des locaux comme les classes de nos écoles, reprenons l’article du New-York times, “Ventilation in a classroom” https://www.nytimes.com/interactive/2021/02/26/science/reopen-schools-safety-ventilation.html?utm_source=Nature+Briefing&utm_campaign=2caa0b8e5e-briefing-dy-20210302&utm_medium=email&utm_term=0_c9dfd39373-2caa0b8e5e-45933318.

Il présente plusieurs scénarii, avec simulation, de classes aérées ou non…. avec la présence ou non d’un purificateur. L’importance et le bénéfice de l’aération sont évidents, ainsi que la nécessité du port du masque (chirurgical, les masques en tissus sont loin de tous offrir la garantie de filtration nécessaire) et de la distanciation.

Donc, il est essentiel d’avoir des espaces aérés, non-confinés pour réduire au maximum la charge virale des volumes occupés.

Et, si on ne peut pas vérifier la présence de virus, on peut au moins vérifier la qualité de l’aération par des capteur de CO2.

Pour résumer, afin de limiter au maximum la charge virale qui nous entoure:

  • on porte des masques chirurgicaux,
  • on améliore la ventilation de nos espaces confinés (on élimine et dilue la charge virale),
  • on se vaccine (les vaccins pour nos enfants seront bientôt disponibles avec les doses adaptées),  et on explique et réexplique le principe de la vaccination (une formation de notre système immunitaire pour qu’il puisse reconnaitre sans délai le virus et l’éliminer avant qu’il ne s’attaque à nos organes) et
  • on se prépare pour la prochaine pandémie avec des mesures locales, régionales, nationales, continentales et mondiales…

A bon entendeur….