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Comment le microbiote intestinal influence-t-il le cerveau ? How gut bacteria alter the brain? by Cassandra Willyard https://www.nature.com/articles/d41586-021-00260-3

Que dit l’article en résumé:

Depuis une vingtaine d’années, la recherche s’interroge sur l’axe cerveau-intestin, l’axe cerveau-microbiote intestinal.  Des liens entre ces deux entités complexes semblent être établis (voir aussi https://www.immuscience.org/neuromicrobiota-lab-un-laboratoire-pour-etudier-laxe-intestin-cerveau/). Et l’intérêt est évident : il est plus facile d’agir sur le microbiote que sur le cerveau (à priori)!

Quelques maladies étudiées:

Le cas de la maladie de Parkinson est plus qu’intrigant. Dans ce cas, la mort des neurones responsables de la motricité est associée à l’accumulation d’une protéine l’α-synucléine mal repliée et qui au bout du compte forme des agrégats appelés corps de Lewy. Il apparait que certaines bactéries de l’intestin produisent une structure similaire à l’α-synucléine mal repliée. Est-ce que cette information serait transmise au cerveau via le nerf vagal et y servirait de modèle? C’est une question que se posent les scientifiques qui ont commencé à faire des tests sur des souris. Le repliement incorrect de protéines est aussi observé dans d’autres affections comme la maladie d’Alzheimer ou la Sclérose Latérale Amyotrophique (SLA).

Des « bonnes bactéries »:

Il apparait aussi que certaines bactéries peuvent avoir des effets positifs en ralentissant la progression d’une maladie. Mais comment se fait le transfert d’informations, est-ce que des métabolites produits ou modifiés par des bactéries passent par le sang ? Des exemples de recherches en cours sont présentées dans l’article:

  • E. Elinav du Weizmann Institute (Tel-Aviv) a identifié le bénéfice de la vitamine B3 dans le cadre de sa recherche sur la SLA et prévoit de lancer une étude clinique.
  • G. Choi du MIT et J. Huh de la Harvard Medical School (Boston) ont étudié l’impact, chez les souris, de la survenue de l’autisme dans le cas d’une infection chez la mère au cours de la grossesse. Une cytokine, IL-17, qui circulerait jusqu’au fœtus, les intéresse en particulier, leurs analyses sont encore en cours.
  • D’autre part, M. Costa-Mattioli du Baylor College of Medicine (Houston) travaille sur une bactérie Lactobacillus reuteri, qui, elle, fournirait un métabolite qui pourrait traiter les symptômes de l’autisme. Les essais débutés sur des souris visent à identifier quelles souches et quels gènes seraient efficaces.

Les études se multiplient donc pour identifier le lien qui existe entre le microbiote et le cerveau et quelles solutions pourraient être envisagées dans le traitement des maladies comme celle d’Alzheimer, l’autisme ou la dépression. Mais, ces maladies sont complexes et les premiers résultats obtenus viennent de recherches réalisées sur des animaux (en particulier des souris). Cependant, la perspective de pouvoir agir sur le microbiote intestinal est prometteuse.

Note:

A l’inverse, le mauvais repli, qui entraine la mort de la cellule, est envisagé pour traiter les cancers. En effet, favoriser un mauvais repliement dans les cellules cancéreuses en limitant le circuit de signalisation impliqué dans la destruction des protéines (repliement en vue de leur destruction dans le protéasome) mène à la mort des cellules cancéreuses.