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Pour souligner encore l’impact de l’homme sur notre environnement, reprenons le travail du Professeur Ron Milo du Weizmann Institute, en Israël (voir aussi son article sur l’Anthropomasse https://www.immuscience.org/anthropomasse-ron-milo-anthropocene/). Il a évalué avec son équipe la masse des mammifères sauvages et d’élevage. La comparaison entre ces deux groupes d’animaux est sans appel : nous avons façonné la Terre à notre image et le monde sauvage disparait. On peut retrouver le détail de cette analyse dans l’article suivant et son résumé (en anglais) :

  1. The global biomass of wild mammals  https://doi.org/10.1073/pnas.2204892120
  2. https://wis-wander.weizmann.ac.il/environment/weight-responsibility-biomass-livestock-dwarfs-wild-mammals

Sur la base de données disponibles pour un petit pourcentage d’espèces (mais dont le nombre d’individus est important), Ron Milo et ses collègues ont développé un modèle pour étudier la masse de l’ensemble des mammifères de la faune sauvage. En extrapolant les valeurs de masses disponibles, ils ont obtenu les valeurs calculées globales de la masse de vie sauvage.

Ainsi, les chauves-souris qui comptent un cinquième des espèces et deux tiers en nombre d’animaux ne contribuent que pour un dixième de la biomasse totale de mammifères terrestres. Dans le tableau ci-dessous, très parlant (repris de (1) Fig.2), le nombre d’espèces, le nombre d’individus et leur contribution à la masse totale des mammifères terrestres sauvages sont présentés (rodents : rongeurs ; bats : chauve-souris ; even-hoofed : Artiodactyles (ex. : sangliers, bovins) ; odd-hoofed: Périssodactyles (ex :  équidés) ;  rabbits, hares : lagomorphes (ex : herbivores tels lièvres, lapins) ; others : autres):

Fig. 2. of “The global biomass of wild mammals”, pnas.2204892120; The relative number of species, number of individuals, and total biomass of each taxonomic order of wild land mammals.

La liste des 10 plus grands contributeurs à cette masse totale sur terre (et leur répartition par continent) et en mer est également à retrouver dans la référence 1.

Mais, une des grandes forces de l’article est la comparaison avec la masse des mammifères domestiques et d’élevage, le résultat présenté dans un diagramme de Voronoi est édifiant  : (réf1, Fig4)

Fig.  4. of “The global biomass of wild mammals”, pnas.2204892120 Top: the global biomass distribution of the mammalian class, represented by a Voronoi diagram.

La balance est impressionnante : avec la sédentarité et notre mode de vie moderne, nous avons petit à petit remplacé la vie sauvage par la vie domestique et avons modifié de façon drastique la balance entre ces deux types de vie animale.

Un nouvel « indice » que la conservation de la faune sauvage avec en particulier et sans doute la plus emblématique, celle des mammifères, n’est pas sur le bon chemin.