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Glasgow 2021 COP26

…et déjà la COP26…

La COP26 a réuni en novembre 2021, pendant 15 jours (en présentiel et virtuel (Covid oblige)), des participants par dizaines de milliers. Le résultat de ces deux semaines (préparé et développé bien en amont) est le Pacte de Glasgow pour le Climat (https://www.un.org/fr/climatechange/cop26 et https://unfccc.int/fr), un compromis d’actions pour les années à venir. Le monde entier s’entend sur un fait : le dérèglement climatique est avéré et il est urgent d’agir. Le diagnostic est donc acquis. Et, tous les pays sont « priés » de renforcer leurs actions et de présenter des plans d’action plus ambitieux, dès 2022 – des CDN : Contributions déterminées au niveau national c-à-d des plans climatiques nationaux.

La démonstration scientifique du réchauffement climatique d’origine anthropique est donc aujourd’hui reconnue partout dans le monde. Si on ne fait rien, on rend notre planète irrespirable et on multiplie des zones surchauffées, même dans les latitudes supérieures comme au Canada en 2021.

Mais, mais, mais…. les ambitions politiques et les intérêts économiques sont encore et toujours les gagnants et l’humanité dans son ensemble, la grande perdante. Voyons d’un peu plus près ce qu’il en est des actions définies par le pacte :

Tous les pays reconnaissent qu’il faudra abandonner les combustibles fossiles, charbon, pétrole et gaz qui sont les principaux facteurs du réchauffement planétaire et qui de plus ne sont pas infinis. Cependant, certains pays refusent d’éliminer à courte échéance le charbon comme pourvoyeur d’électricité, alors qu’il est le combustible le plus nuisible. Des pays comme la Chine ou l’Inde veulent seulement réduire, et non éliminer, progressivement son utilisation, et atteindre une neutralité carbone en 2070 pour l’Inde et en 2060 pour la Chine. Les Etats-Unis se sont fixé cet objectif pour 2050.

Concernant aussi les combustibles fossiles, un autre levier est cependant appliqué, qui est la suppression progressive des subventions « inefficaces » de ces combustibles avec le soutien de la transition vers des énergies propres. Ainsi, un partenariat visant à soutenir financièrement l’Afrique du Sud dans sa transition du charbon vers une économie sobre en carbone, a été annoncé avec le Royaume-Uni, les États-Unis, la France, l’Allemagne et l’Union Européenne.

Dans le Pacte, il y a bien sûr aussi les déclarations sur lesForêts avec137 pays qui s’engagent à stopper et à inverser le recul des forêts et la dégradation des terres d’ici à 2030 (ce n’est donc pas, et fort malheureusement, immédiat), avec suppression d’investissements dans les activités liées à la déforestation.

Pour le méthane, 103 pays, parmi lesquels la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Argentine, le Canada, le Brésil, les Etats-Unis, l’Indonésie, l’Irak ont signé un engagement qui vise à limiter les émissions de méthane de 30 % d’ici à 2030 (le méthane est l’un des GES les plus puissants (plus nocif que le CO2), à l’origine de près du tiers du réchauffement actuel). Malheureusement, l’Inde et la Russie ne font pas partie de ces pays signataires.

Pour la décarbonation du transport routier (10% des GES), près d’une centaine de représentants de pays, régions, villes, de flottes de véhicules, d’investisseurs et de grands constructeurs automobiles ont signé une déclaration (https://cop26transportdeclaration.org/en/signatories/search-all-signatories.html) qui vise la mise en circulation de nouveaux véhicules (voitures et camionnettes) à émission zéro d’ici à 2040 au niveau mondial et d’ici à 2035 sur les principaux marchés.

Des institutions financières privées et des banques centrales ont annoncé des mesures visant à réorienter des milliers de milliards d’USD vers la réalisation de l’objectif de zéro émission nette au niveau mondial (espérons que ce ne sera pas du « greenwashing, si réorienter signifie vendre des actions « sales » sans agir à la source… c’est « se refiler la patate chaude »).

Les subventions de 100 milliards d’USD aux pays en développement par les pays développés (prévues en 2015 à Paris), restent plus que jamais à l’ordre du jour pour renforcer la résilience de ces pays peu nantis, et apporter des solutions à la crise climatique qui en touche déjà beaucoup.

On poursuit donc sur les bases de l’Accord de Paris, avec les objectifs d’instaurer la confiance dans le fait que tous les pays apportent leur contribution à l’effort mondial, et d’assurer un cadre de transparence comme par exemple, avec la précision des détails opérationnels sur les normes relatives aux marchés de droits d’émission de carbone !

C’est pas mal, un beau listing à suivre de près…. Quelques éléments nouveaux ont donc été introduits pour maintenir l’Accord de Paris, mais la réduction des GES n’est toujours pas suffisante. En sachant qu’il faut une dizaine de milliers d’années pour évacuer le CO2 à partir du moment où il est émis, on n’en a pas fini avec le dérèglement climatique… Notre planète présente une certaine inertie, comme lorsqu’on chauffe une plaque électrique, elle continue à chauffer un certain temps même si vous avez coupé l’alimentation ; mais elle se refroidit plus vite si vous n’avez pas trop chauffé… Donc , il vaut mieux viser 1,5°C (que 2°C), ce qui a été entériné à Glasgow. Tout dixième de degré gagné est une chance en plus de réduire le dérèglement.

En résumé, le réchauffement climatique se poursuit de façon certaine, la lutte contre ce changement continue sa course en avant et l’humanité n’est pas certaine de gagner.