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Voilà un livre qui présente une quantité énorme de données et qui couvre de très larges pans de l’histoire de l’humanité. Pascal Picq, paléoanthropologue, nous entraine régulièrement au cours de son essai à nous poser des questions, sans à priori, sur notre conception de l’histoire, sur l’homme et la position dominatrice qu’il occupe si largement. Il est clair que les préjugés foisonnent et que l’exercice qu’il propose, de les remettre en question, est à la fois surprenant et salutaire. De façon récurrente, au cours de la lecture, il bouscule les idées reçues et les « acquis » des 150 dernières années.

Malgré les nombreuses redites, il faut saluer cette approche inédite du questionnement de la place de la partie féminine de l’humanité. Pascal Picq cherche des pistes, explore le passé qu’il connait si bien et présente comme éléments d’analyse, une étude détaillée de l’évolution et des relations chez les singes et les grands singes.

Malgré une bibliographie très étendue, on constate à quel point il manque de données sur toute une partie de notre passé. Anthropologie, ethnologie, éthologie, sociologie, on aimerait comme P. Picq, des études et recherches approfondies pour apporter des réponses plus complètes que celles dont on dispose aujourd’hui.

Ce livre est en quelque sorte un plébiscite pour revoir notre histoire, de la préhistoire à aujourd’hui, sous un œil nouveau, englobant le plus tôt possible les êtres, mâles et femelles, hommes et femmes, qui lui ont donné forme. A quand une version, peut-être plus courte pour certaines parties, sans redite mais avec de nouveaux éléments pour établir une histoire de l’humanité qu’on aimerait équilibrée, bien campée sur ses deux pieds ?